Chapitre 24: Vive les mariés !
Les Alpha étaient en pleine effervescence, la famille de Benjamin arrivait dans quelques heures. Il fallait aller les chercher à l’aéroport mais aussi les emmener à leur hôtel pour qu’ils puissent poser leurs affaires avant de les ramener chez eux pour manger et présenter tout le monde. Benjamin était stressé. Il aurait préféré ne pas revoir certains membres de sa famille, notamment Bram. Mais il n’avait pas le choix, comment inviter ses parents et ses autres frères et sœurs mais pas lui ? Il se serait pris la tête avec eux, et s’il y avait bien une chose qu’il ne voulait pas, c’était ça. Surtout le jour de son mariage. Ils auraient été capable de faire un scandale. Il soupira.
- Tout va bien se passer, dit Clio en l’enlaçant alors qu'il posait la vaisselle sur le plan de travail.
- Et si…
- Et si quoi ? Tu es plus stressé que moi de revoir ta famille. Je sais que cela n’a pas toujours été facile, que tu en portes encore les cicatrices mais… J’ai aussi les miennes, et je ne les laisserai pas te faire du mal à nouveau.
Benjamin se retourna prenant le visage de Clio entre ses mains,
- C’est moi qui ai juré de te protéger Clio.
- Nos vœux ne sont pas encore prononcés, et je ne suis pas sans défense… Je peux me montrer très féroce si l’on s’en prend à toi, dit-elle malicieuse.
Benjamin rit en déposant un baiser sur les lèvres de la jeune femme. Elle avait tellement changé depuis la mort de son père. De ce tortionnaire qui lui avait pourri la vie durant des années. Il regarda l’heure et dit,
- Il faut qu’on y aille, sinon on n’arrivera jamais à l’heure.
Clio hocha la tête et alla prévenir son frère et Wendy ainsi que leur mère qu’ils allaient les chercher. Ils roulèrent jusque l’aéroport, Benjamin était nerveux. Et si ça n’allait pas ? Sa mère n’avait jamais été tendre avec ses enfants. Elle ne les frappait pas, non. Elle était juste méchante. C’était de sa sœur et de son frère ainés dont il se méfiait. Et s’ils faisaient un scandale ? Gâchaient ce moment que Clio et lui préparaient depuis des mois… Il voulait tellement offrir une journée inoubliable à la jeune femme. Lui donner du bonheur.
Il se gara sur le parking et lorsque Clio glissa sa main dans la sienne pour aller jusqu’au hall, il se sentit plus serein. Quoi qu’il se passe… Clio serait là. Il pourrait compter sur elle. Il les entendit avant de les voir. Il entendit surtout Beck, son jumeau. Puis Bellamy et enfin Bonnie qui fut la première à apparaître. Elle lui sourit et courut vers lui en ouvrant les bras avant de le serrer longuement. Benjamin en fut surpris. Bonnie ? Bonnie qui lui faisait un câlin ? Il répondit maladroitement à son étreinte.
- Tu m’as manqué le geek, dit la jeune femme avec un sourire avant de se reculer.
Bellamy et Beck lui sourirent avant de chacun leur tour le prendre dans leurs bras dans une étreinte maladroite. Son père arrivant poussant un chariot avec tous leurs bagages et fit un large sourire à son fils.
- Benjamin ! dit-il avant de le regarder, ne sachant s’il le prenait dans ses bras lui aussi, finalement il lui tapota l’épaule en souriant, je suis heureux de te revoir et en bonne santé. Il tourna la tête vers la jeune femme à ses côtés et lui sourit, voici donc Clio je présume.
- Oui, papa je te présente Clio, Clio, je te présente mon père Gussie.
- Enchantée, Monsieur Pudding, dit la jeune femme avec douceur.
- Ta fiancée est magnifique…, lança une voix qui fit courir un frisson le long du dos de Benjamin, il leva les yeux.
- Bram, arrête et dis bonjour, soupira Beth en s’avançant vers son frère pour le saluer, tu as l’air en forme… dit-elle sans trop savoir quoi dire.
- Oui, ça va, dit-il en fixant son frère qui le regardait avec haine.
- Et maman ? demanda Benjamin en fronçant les sourcils.
- Hm…, son père se tortilla un moment avant de dire, elle… elle ne vient pas finalement. Elle a… eu un empêchement.
- Elle s’en fiche ouais, dit Bram avec un sourire mauvais, j’aurais bien fait comme elle mais y’a une…
- BRAM ! dirent Bellamy, Bonnie, Beck et Beth en cœur.
- C’est rien, venez, on va charger la voiture, dit Benjamin pour couper court à la conversation.
Ils marchèrent jusqu’à la voiture et chargèrent les nombreux bagages avant que tous ne s’installent dans la voiture. Benjamin démarra et ils allèrent à l’hôtel. Ils laissèrent les valises à l’accueil, qui se chargerait de les monter dans les chambres, avant de reprendre la voiture jusque leur maison.
La maison apparut alors au détour d’un chemin. Elle était plutôt impressionnante, un vrai chalet de montagne qui avait été aménagé avec tout le confort moderne.
- Bienvenue chez nous, dit Clio en leur ouvrant la porte d’entrée.
Toute la famille Pudding s’engouffra dans la maison et Benjamin les guida jusqu’au salon. Wendy se leva du canapé tandis que Janice leur sourit depuis son fauteuil.
- Bonjour, dit-elle, pardonnez que je ne me lève pas… dit la vieille femme en souriant.
- Bonjour, je suis Gussie, le papa de Benjamin.
- Janice, la mère de Clio, enchantée.
Benjamin fit le reste des présentations, présentant dans l'ordre de leur naissance, Bram, Beth, Bellamy, Bonnie et Beck. Pendant ce temps, Peter était revenu avec un plateau chargé de gâteaux et d’une grosse théière. S’il y a bien une chose que leur père leur avait bien appris c’était le sens de l’accueil. Parfois trop pompeux même aux goûts de Peter qui avait l’habitude de naviguer dans des hautes sphères avec son travail, les Alpha savaient recevoir et ils aimaient recevoir. Ils passèrent une bonne partie de la fin de journée à discuter, prendre des nouvelles de chacun. Seul Bram restait dans son coin, un peu bougon. Beth ne cessait de lui jeter des regards, comme si elle le surveillait.
En fin de soirée, à une heure plutôt avancée de la nuit Benjamin et Peter raccompagnèrent la famille tandis que Wendy et Clio débarrassaient.
- Va te coucher maman, dit Clio, tu tombes de sommeil.
- Non… Je vais veiller encore un petit peu, dit-elle, je vais vous aider.
- Certainement pas, dit Wendy en prenant des mains de la vieille femme les assiettes qu’elle avait commencé à ramasser.
Lorsque les garçons revinrent, Peter enlaça Wendy posant ses mains sur le ventre de la jeune femme avec un sourire.
- On a quelque chose à vous dire…
- Tu es sûr que c’est le bon moment ? dit Wendy en se mordant la lèvre.
- Le bon moment pour quoi ? demanda Benjamin curieux du comportement de son beau-frère.
- Et bien… Après votre mariage c’est nous qui vous volerons la vedette.
- Vous allez vous marier ? demanda Janice en posant une main sur son cœur.
- C’est prévu… dit-il, en touchant la bague qu’il avait offert à Wendy quelques jours plus tôt, mais pas avant neuf mois.
- Neuf mois… Tu veux dire que… dit Clio qui commençait à sourire.
- Que nous allons être parents, murmura Wendy en rougissant.
Les félicitations plurent autour du couple de futurs parents. Janice était émue aux larmes, elle ne cessait de répéter qu’elle allait être grand-mère. Elle trouvait ça merveilleux. Après plusieurs minutes à discuter chacun partit finalement se coucher.
Clio se glissa dans leur lit et se lova contre Benjamin.
- Ca va ? lui demanda-t-elle, tu es bien silencieux…
- Je ne suis pas un grand bavard tu le sais pourtant, lui dit-il en déposant un baiser sur front.
- Ton silence est différent, dit Clio en se redressant. Elle le regarda, qu’est-ce qui ne va pas ?
- Rien… C’est juste que…
- Que quoi ?
- Est-ce que tu crois que je suis horrible d’être soulagé que ma mère ne soit pas là ?
Clio le regarda et déposa un doux baiser sur ses lèvres
- Tu me demandes ça à moi ? Non, je ne pense pas que tu sois horrible. On a tous un vécu différent avec ses parents… Tu sais comment Il était.
Benjamin la regarda et caressa sa joue. Oui il savait, il en avait fait les frais. Et encore, à l’époque c’était un vieil homme. Il admirait Clio de ne pas être tournée folle ou d’avoir mal tourné.
- Tu es exceptionnelle, tu le sais ça ?
- C’est grâce à toi que je suis aussi forte Benjamin… Si je ne t’avais pas eu… Je crois que j’aurais tout fait pour mourir…
- Ne dis pas ça.
- C’est la vérité. Tu sais combien ça m’a aidée, nos rêves. Cela a été une véritable source de réconfort pour moi durant toutes les nuits où il m’enfermait ou me frappait, que je sois enfant ou adolescente. Ça et mes trois ans d’université. Etre loin de lui m’a permis d’avoir mes propres repères.
- Je sais mais… Ne dis pas des choses comme ça. Je n’imagine plus un monde sans toi tu sais ?
Clio lui sourit avant de poser sa tête sur son torse, se calant dans sa position favorite pour dormir.
- Il en va de même pour moi… Depuis des années. Je t’aime Benjamin Pudding.
- Je t’aime plus encore Clio Alpha.
Le couple s’endormit sur ses tendres mots jusqu’au lendemain à une heure avancée de la matinée.
Quatre jours plus tard, Clio avec l’aide de Wendy et sous l’œil vigilant de sa mère, terminait de se préparer.
- Tu es magnifique ma chérie… Cette robe te va à ravir.
- Merci maman…
- Je t’envie tu sais ?
- Comment ça ?
- Je ne me suis pas mariée en grandes pompes avec ton père… On a fait ça très vite, je voulais montrer à tout le monde qu’il était à moi. On a signé notre contrat de mariage le jour même où il me demandait.
- Oh… Tu ne me l’avais jamais raconté.
- Je n’en voyais pas l’utilité à l’époque tu sais. Il y a énormément de choses qui ont changé depuis. Je pense que c’est en partie ça qui a fait que ton père a tellement changé… On a été trop vite. Mais on était jeunes aussi, enfin surtout moi.
- Je comprends maman. Mais tu sais que tu n’as rien à te reprocher.
- Je sais… mais… Je m’en veux de ne pas avoir su te protéger.
- Tu n’as pas à t’en vouloir maman, tu n’étais plus capable de le faire.
- Approche-toi… lui dit-elle.
Clio, intriguée, s’approcha de sa mère. Elle sentie alors quelque chose de froid contre son cou.
- Qu’est-ce que… ?
- Ce collier appartenait à ma mère… On dit que pour faire un mariage heureux, il faut quelque chose de neuf, quelque chose d’ancien et quelque chose de bleu…
- Ma robe est neuve, le collier est ancien…
- Et la pierre qui le sertit est bleue.
- Ton bouquet contient des fleurs bleues aussi, dit Wendy, je m’en suis assurée, dit-elle avec un sourire.
- Je vous adore, dit la future mariée en serrant tour à tour sa mère puis sa belle-sœur dans ses bras.
- On ferait mieux d’y aller, j’en connais qui vont s’impatienter si nous sommes en retard.
Clio hocha la tête puis alla jusqu’à voiture, pour l’occasion, ils avaient loué une limousine avec chauffeur.
Après une petite quinzaine de minutes en voiture, ils arrivèrent devant la salle. Peter les attendait, il aida sa mère à s’installer dans son siège puis après un rapide baiser à Wendy, il les regarda entrer dans la salle. Il tourna la tête vers sa sœur et eut le souffle coupé. Elle était magnifique, dans sa robe blanche à la fois très sage et très femme… Elle ne ressemblait plus à la Clio qu’il connaissait. A dire vrai, depuis plusieurs mois il retrouvait une petite sœur qu’il pensait avoir perdue à jamais. La petite sœur qui voulait regarder la Reine des Neiges et faire des bonhommes de neige en forme d’Olaf. Il sourit, heureux et lui tendit son bras pour la conduire jusqu’à l’autel.
Leur entrée dans la salle fit taire tout le monde et un silence presque religieux emplissait la salle seulement brisé par la marche nuptiale qui se mettait en route.
Benjamin regarda Clio avancer, le souffle coupé. Elle est magnifique, ses cheveux qu’elle avait laissé pousser spécialement pour l’occasion depuis des mois, étaient relevés en une superbe coiffure, dégageant son cou et ses oreilles, tout en soulignant la courbe douce de son visage. Sa robe… sa robe était superbe, un mélange entre douceur et désir. Il brûlait de la lui ôter mais, il adorait la voir se mouvoir avec. Finalement, elle arriva enfin à lui alors que la musique jouait ses dernières notes et Peter posa la main de sa sœur dans celle de Peter, déclarant.
- Par ce geste, je te confie ma sœur, Clio. Puisses-tu la protéger et la chérir tout au long de votre vie.
- Par ce geste, j’accepte la tâche que tu me donnes et promets.
Peter sourit et alla s’asseoir près de Wendy et sa mère au premier rang.
Un homme s’avança alors et sourit.
- Mes chers amis, familles, frères, sœurs, nous sommes réunis ici pour unir cet homme et cette femme par les liens sacrés du mariage. Si quelqu’un s’oppose à cette union qu’il parle maintenant ou se taise à jamais. Un silence accueillit cette phrase, et l’homme reprit, Benjamin Pudding, acceptez-vous de prendre pour épouse, Clio Alpha. De l’aimer et de la chérir, dans la richesse comme dans la pauvreté, dans la joie comme dans la douleur, dans la santé comme dans la maladie et ce jusqu’à ce que la mort vous sépare ?
- Oui, je le veux. Clio, jusqu’à ce que la mort nous sépare et au-delà, dit-il en glissant la fine alliance à son doigt.
- Clio Alpha, acceptez-vous de prendre cet homme, Benjamin Pudding pour époux. De l’aimer et de le chérir dans la richesse comme dans la pauvreté ? dans la joie comme dans la douleur, dans la santé comme dans la maladie et ce jusqu’à ce que la mort vous sépare ?
- Oui je le veux, jusqu’à ce que la mort nous sépare et au-delà, dit-elle à son tour tout en passant l’alliance de Benjamin.
- Par les pouvoirs qui me sont conférés, je vous déclare mari et femme. Vous pouvez embrasser la mariée.
Sous les applaudissements et les vivats de leur famille réunie Benjamin et Clio s’embrassèrent.
Après la cérémonie, ils passèrent à table chacun discutant et venant féliciter le jeune couple de mariés.
- Félicitations, dit une voix que Clio connaissait bien, elle se retourna un sourire aux lèvres avant d’enlacer l’homme.
- Merci oncle Hadès, dit-elle en souriant.
- Tu es magnifique, dit une voix féminine. Elle vit alors une magnifique blonde à la peau burinée par le soleil s’approcher d’eux. Elle passa son bras sous celui d’Hadès en souriant et le visage de son oncle se transforma lorsque son épouse déposa un chaste baiser sur sa joue, vous êtes magnifiques tous deux dit-elle.
- Merci tante Perséphone.
Les deux couples discutèrent un moment avant que Samiael et Mya n’arrivent.
- Père, mère, dirent les deux jeunes, aux regards que leurs enfants leur jetèrent, Hadès comprit qu’ils devaient partir. Ils avaient tiré sur la corde en restant aussi longtemps.
- Je dois partir…, soupira-t-il. Il regarda son épouse ayant l’espoir fou qu’elle l’accompagnerait mais elle se contenta de l’embrasser avec tendresse.
- Va, nous nous retrouverons bientôt.
Il hocha la tête avant de féliciter à nouveau le couple puis de partir de la salle de manière totalement humaine avant de se fondre dans l’ombre dès qu’il fut hors de vue. Les cousins de Clio discutèrent un peu avec eux avant retourner avec leur mère à leur table.
Une fois le repas fini, Clio et Benjamin ouvrirent le bal. Le cœur de Clio battait la chamade, bientôt la soirée toucherait à sa fin et ils se retireraient dans leur chambre en tant que mari et femme. Benjamin la fit tournoyer avant de prendre délicatement sa main, murmurant à son oreille.
- J’ai pris des cours de danse… histoire de ne pas me ridiculiser. Ne crois pas que je vais faire ça tous les jours.
Clio rit de plaisir alors que la musique commençait. Douce, l’ouverture de bal commençait par la célèbre musique d’Edward aux mains d’argents avant d’enchainer avec les différentes musiques de la soirée. Les invités regardèrent le couple danser sur la piste, transporté par la musique féerique et la robe de Clio qui voletait aussi légèrement que l’air. Lorsque tout fut fini une slave d’applaudissements accueillit la fin de la danse avant que la musique ne change de thème devenant beaucoup plus dansante et festive.
Tard cette nuit-là, Clio et Benjamin rentrèrent à la maison. Dans la pénombre de leur chambre ils se déshabillèrent mutuellement, comme s’ils découvraient pour la première fois le corps nu de l’autre. Benjamin entraina doucement Clio jusque leur lit. Il la fit s’allonger, et la regarda, en tenue d’Eve. Il sourit avant de s’agenouiller sur le lit.
- Tu es sûr de vouloir le faire ? lui demanda-t-il à nouveau.
- Oui, murmura la jeune femme, je me sens prête. Et effectivement, elle se sentait prête. Elle n’avait plus peur, elle savait que tout se passerait bien. Benjamin l’embrassa alors, dévorant sa bouche d’un baiser à la fois avide et tendre. Il caressa son corps, l’enflammant doucement puis lorsqu’elle fut prête… Il vint en elle. Clio se crispa sous lui, lorsqu’elle ressentit une pointe de douleur, mais très vite la douleur devint plaisir et elle se détendit. D’abord doux, leur rythme s’accéléra à mesure que chacun approchait de sa propre jouissance. Finalement dans un ultime mouvement, ils atteignirent le paradis. Ils restèrent un moment tendrement enlacés, avant de s’endormir, lovés l’un contre l’autre.
- Bonne nuit… ma femme, murmura Benjamin alors que Clio avait déjà sombré depuis plusieurs secondes dans un sommeil réparateur.
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