Chapitre 14: A party tonight
Clio terminait de se préparer dans sa chambre lorsqu'on toqua doucement à sa porte.
- Entrez ? dit la jeune femme en essayant de fermer la fermeture éclair de sa robe.
- Soeurette, tu veux un coup de main ? proposa Peter.
- Je veux bien s'il te plait, murmura la jeune femme. Peter ferma la robe de sa sœur.
- Pas trop mal ?
- Pas plus que d'habitude, mentit-elle, on ne voit rien ?
- Non c'est bon. Tu es magnifique sœurette.
Le frère et la sœur descendirent et aidèrent leur mère à s'installer à sa place. Puis Clio rejoignit son père dans l'entrée et commença à accueillir leurs invités. Zeus avait invité tous leurs voisins ainsi qu'une grosse partie des gros bonnets de la ville pour financer sa campagne électorale.
Benjamin soupira en passant sa cravate autour du coup, il détestait tellement cela, il avait le sentiment d'avoir quelque chose l'étranglant mais, il n'avait pas vraiment eu le choix. Quand son voisin l'avait invité à une soirée mondaine, Benjamin avait refusé poliment, ce n'était pas vraiment son dada les grandes soirées. Seulement voilà, son patron aussi avait reçu une invitation et avait eu vent de celle qui avait été faite à Benjamin et avait donc demandé à tout son personnel de s'y rendre. Benjamin aurait bien refusé mais il ne voulait pas faire mauvaise impression dès le départ. Comme la tenue de soirée était obligatoire, c'est pour cela qu'il se retrouvait à mettre une cravate, chose qu'il n'avait jamais mis depuis... Longtemps. Il se regarda dans le miroir avant de soupirer, le nœud était mal fait mais tant pis... C'est tout ce qu'il pouvait faire de mieux. Il finit donc par se rendre à la soirée en espérant pouvoir s'en échapper au plus vite
Clio se forçait à afficher un sourire poli et mondain tout en répondant aux salutations de chacun. Les derniers invités arrivaient, elle les salua et prit leur veste, sac ou toute autre chose et les accrocha dans le placard tandis que son père les accompagnait dans la pièce à vivre.
- Bonsoir, merci de votre venue, dit la jeune femme après avoir ouvert la porte.
Son sourire se figea lorsqu'elle vit Benjamin et une lueur de panique passa dans ses yeux. Que faisait-il là ? Est-il fou de vouloir côtoyer Zeus ? Son père arriva alors, posant une main qui se voulait chaleureuse sur son épaule mais qui sonna comme glaciale pour la jeune femme.
- Je suis ravi de voir que vous ayez changé d'avis Mr Pudding, dit Zeus avec un sourire, j'ai comme l'impression que vous faites un sacré effet à ma fille, elle en perd ses mots, dit-il sur le ton de la plaisanterie. Clio se raidit.
- Pardonnez-moi, dit-elle, entrez je vous en prie, ajouta-t-elle en se reculant assez pour que le jeune homme puisse entrer sans la toucher. Elle avait peur que son père en fasse voir de toutes les couleurs à Benjamin et ne voulait surtout pas que cela arrive. Elle devait continuer à jouer son rôle dans cette pièce invisible.
Quand Benjamin arriva à la demeure des Alpha, il fut accueilli par le maitre des lieux en personne. Ce dernier dit une blague comme quoi il faisait de l'effet à sa fille ce qui valut a Benjamin de lever les yeux au ciel,
- Je fais de l'effet à beaucoup de monde.
Ce n'était pas de la vantardise, juste une constatation. Encore une fois, la dénommée Clio s'excusa... Benjamin n'en savait pas la raison mais apparemment cette bonne femme passait son temps à s'excuser. Il finit par entrer dans la pièce commune... Bon. Où se trouvait le bar ?
Clio resta un instant dans le vestibule tandis que son père accompagnait Benjamin. Elle se força à se calmer avant de voir retourner avec les autres, à reprendre son masque, son rôle.
Pendant ce temps Zeus guidait Benjamin parmi les invités.
- Je vous présente ma femme, Janice, ainsi que mon fils aîné Peter, dit le maire en s'adressant à Benjamin, voulez-vous boire quelque chose ? proposa-t-il tandis que son épouse saluait poliment Benjamin d'un signe de tête du haut de son fauteuil roulant. Peter attendit que son père se soit éloigné pour prendre la parole.
- C'est donc vous notre nouveau voisin ? demanda-t-il agréablement, la ville vous plait ?
Clio rentra dans la salle, un sourire aux lèvres adressant la parole aux personnes qui la lui demandaient, faisant ce qu'on attendait d'elle. Elle agissait par automatisme comme un robot bien huilé.
Benjamin salua poliment la femme et le fils de Zeus de la tête avant de répondre à la question
- Je prendrais bien une bière si vous en avez, s'il vous plait, et tandis que ce dernier s'éloignait, ce fut le fils qui prit la parole en demandant si la ville plaisait " Ouais... Ça va. En fait, je n'ai pas trop visité pour le moment. Mais plus c'est loin du trou paumé dans lequel je vivais, mieux c'est "
- Si jamais vous cherchez un guide, n'hésitez pas à demander à ma soeur, elle connait tous les recoins de Monté Vista, dit Peter avec un grand sourire. Il savait bien que sa soeur sortirait avec difficulté de la maison mais il la forcerait. Elle ne devait pas se laisser autant faire par leur père quelques soient les menaces qu'il proférait. D'où venez-vous si ce n'est pas indiscret ? Questionna le jeune homme profitant que leur père soit retenu par quelques personnes. Janice fit un discret signe à Clio qui les rejoignit alors silencieuse comme une ombre.
- Je ne sais pas, je verrais... Je ne suis pas trop du genre à me balader mais merci pour la proposition... Sinon, je viens de Barnacle Bay. Ce n'est pas un endroit très connu.
- Hmmm je vois, répondit Peter, il vit son père revenir et reprit son sourire.
- Et voici votre bière, dit Zeus. Il regarda sa famille et se força à sourire mais une veine tambourina sur son front lorsqu'il vit Clio. Cette dernière s'en rendit compte et demanda
- Maman, Peter vous voulez boire quelque chose ?
- Un jus de fruit pour moi ma puce s'il te plaît, demanda sa mère
- Un cocktail, le rouge s'il te plaît.
- Bien et vous Père ?
- Rien merci, je tiens à rester sobre.
La jeune femme s'éloigna avec un signe de tête et Janice prit alors la parole,
- Qu est ce qui vous a amené dans notre cher Monte Vista outre le fait que cela soit très loin de Barnacle Bay ? demanda-t-elle poliment. Zeus observa tout le monde enregistrant tout : la démarche de Clio, sa raideur signe que son dos la faisait toujours souffrir ce qui le ravit et tout ce beau monde réunit sous son toit pour financer sa réélection. Il avait peut-être vieilli comme un être normal mais il était sûr de ne pas mourir après tout il était un dieu.
- Pour le travail, dit simplement Benjamin. On m'a offert un poste important et j'ai sauté sur l'occasion.
- Je vois, c'est bien pour vous, j'espère que vous vous plairez ici, dit Janice.
Clio revint alors avec les verres et les donna à sa mère et son frère se gardant un simple verre d'eau pour elle. De toute façon elle savait qu'elle ne pouvait prendre autre chose.
- À votre arrivée ici ? proposa Janice en levant son verre pour trinquer.
Zeus s'excusa alors avant d'aller parler à diverses personnes dans la salle. Il etait rassuré de voir que son épouse jouait son rôle et les laissa donc seuls.
Clio trinqua avec eux et resta à discuter un moment avant de s'excuser poliment prétextant un besoin de prendre l'air. Elle posa son verre sur une table non loin et sortit dans la fraîcheur du soir. Une fois à l'abri des regards elle s'assit avec difficulté sur l'un des fauteuils.
Dieux que cela faisait mal ! Son père n'y était vraiment pas allé de main morte... Elle allait souffrir pendant des semaines.
Benjamin leva son verre en soupirant et trinqua. Il trouvait cela tellement cliché de trinquer pour telle ou telle raison. La soirée continua calmement, plusieurs personnes venaient lui taper la discute et il répondait poliment mais l'envie n'y était pas. La socialisation ? C'est quoi ? Ça se mange ? Au bout d'un moment, il sortit pour aller fumer une clope. Dieu savait qu'il avait besoin d'un moment de calme.
Clio ferma les yeux restant un long moment dehors. Elle se mordit les lèvres. Attendant que la douleur reflue. Le froid de la soirée aidait grandement. Elle se figea soudain en voyant une ombre se diriger vers elle et se fit la plus discrète possible
Alors qu'il allumait sa cigarette, il vit du coin de l'œil une ombre bouger ce qui le fit sursauter.
- Oh putain vous m'avez fait peur ! dit-il en reconnaissant Clio. Qu'est-ce qu'elle faisait cachée dans l'ombre celle-là ?
Clio lâcha un petit bruit de douleur en bougeant ce qui lui valut, pensa-t-elle, d'être découverte
- Pardon je ne pensais pas que quelqu'un viendrait ici...
Elle essaya de se lever mais peine perdue ses jambes refusèrent de bouger. Elle se rattrapa tant bien que mal.
- Je... Je vais vous laisser... Laissez-moi juste quelques minutes.
Elle paniquait il ne fallait pas qu'on la voit ! Sinon s'en serait finit d'elle !
Benjamin fronça les sourcils, le comportement de cette femme était totalement étrange, voire fou.
- Ce n'est rien... Euh, tout va bien ?
- Je... oui, oui, je suis tombée ce matin j’ai encore quelques soucis...
Elle se releva tant bien que mal et fit quelques pas.
- Hm, restez-vous reposer alors.
- Ca va aller, mais merci.
Elle lui fit un signe et un sourire où se lisait encore la panique avant de rentrer et de reprendre son rôle.
Peter sortit à son tour après quelques instants et aperçut Benjamin.
- Excusez-moi, auriez-vous du feu ? J’ai perdu mon briquet, dit le jeune homme en s'approchant avec un sourire
- Oui bien sûr, dit Benjamin en lui passant le sien.
- Merci. Il prit le briquet et alluma sa clope et tira une bouffée avant de soupirer, bordel... je déteste ces soirées, dit le jeune homme.
- Ne m'en parlez pas, j'ai l'impression d'étouffer avec cette cravate autour du cou.
- Enlevez-la en ce cas, ce n’est pas comme si j'en avais mis une, dit Peter. Il avait seulement une chemise et un pantalon noir, je déteste les cravates, je ne sais pas comment mon père supporte d'en avoir une toute la journée.
- Ah. J'aimerais bien mais mon patron me tient à l'œil.
- Votre patron ? Qui est-ce ? demanda alors Peter, intrigué.
- Monsieur Fitzgerald
Peter leva la tête avec surprise
- Oh, vous travaillez vous aussi au laboratoire scientifique ?
- Oui, depuis deux jours
- D'accord donc on va être amenés à travailler ensemble.
Il sourit, content. Ce jeune homme avait l’air plutôt sympathique et ce serait agréable d’avoir quelqu'un d'environ son âge en tant que collègue et pas de vieux croulants.
- Ah, vous travaillez aussi au laboratoire ? Je ne crois pas vous avoir croisé pourtant.
- Oui, j'étais en congé, ma mère avait des examens et j’ai dû l'emmener, répondit-il évasivement.
- Ah ok, c'est compréhensible...
- Enfin bref, pour dire, tu peux enlever ta cravate..., il était naturellement passé au totoiement, cela ne te dérange pas que je te tutoies ? demanda-t-il alors se rendant compte de sa méprise
- Non, non, ça ne me dérange pas, dit Benjamin en enlevant sa cravate.
Peter sourit.
- Tu as été embauché pour quel poste ? demanda-t-il alors.
- Ingénieur en bio-informatique, et toi ?
- Chercheur, sur tout en lien avec la médecine.
- Chercheur c'est large....
- Je sais mais je n'ai pas trouvé plus simple pour décrire mon poste, rit le jeune homme
- Ok , je vois. Du coup je pense qu'on sera dans le même labo.
- Fort possible, dit le jeune homme. Il tira sur sa cigarette qui se consuma lentement.
- Et tu n'aurais pas quelques conseils ? Par exemple, le genre de choses qui énervent le patron pour que je les évite... Ou pas.
- Pas spécialement, tant que tu fais ton taff en temps et en heure il n'est pas chiant même plutôt conciliant. Celle qui faut éviter c'est Amelia, la seule fille du service... Sauf si tu as envie de te faire une "femme de joie". " Il marqua un temps d'arrêt. Après c'est plutôt de mon père qu'il faut se méfier. Lui est cent fois plus chiant que le patron. Faut être... Impeccable avec lui. Mais il ne vient que tout les 2 ou 3 mois aux labos voir comment sont utilisés les fonds donc pas trop de soucis à te faire là dessus, dit le jeune homme en haussant les épaules.
- Hmmm c'est rare qu'une "fille de joie" bosse dans le domaine scientifique. Comme quoi, il ne faut pas juger un livre par sa couverture, Benjamin fronça les sourcils quand Peter parla de son père, Pourquoi il faudrait se méfier de ton père ?
- Tu verras le phénomène... dit-il. Peter jeta un coup d'œil derrière lui lorsqu'il parla de son père, vérifiant qu'il ne prêtait pas attention à lui.
- Comme tu a dis je juge pas un livre à sa couverture... Il ne pouvait rien dire de plus. Son père était assez près pour qu'il puisse capter sa conversation s'il le désirait heureusement jamais il ne se méfierait de lui. Il l'aimait trop. Au grand malheur de sa soeur et de sa mère.
Benjamin fronça un peu plus les sourcils
- Bien...
Peter n'osait pas en dire plus. Il avait peur de mêler Benjamin à ces histoires.
- Dis-moi tu aimes sortir le soir ? Où tu préfères rester chez toi ?
- Pour être honnête, je suis plus du genre casanier. Je préfère passer une soirée devant un film plutôt que d'aller en boite à draguer de la minette.
- Dieux merci, souffla le jeune homme avec un sourire, tu regardes quoi comme film ? demanda-t-il curieux et surpris à la fois de se découvrir autant de points communs. Même s'il sortait plus que sa soeur, il préférait une soirée film ou geekage avec ses amis ou sa soeur que d'aller en boite au milieu de soûlards.
- Un peu de tout. Même si je préfère quand même les films avec un minimum de réflexion plutôt que les blockbusters où tout le monde se tape sur la gueule.
- Du style Inception ? Ou... zut, j'ai mangé son nom. Avec Cumberbatch dedans, ma sœur a adoré... Un truc avec Game dans le titre...
- The Imitation Game ? C'est un bon film, oui.
- Ah ! Oui voilà. Ma sœur me tanne pour le regarder mais... je n'ai pas la foi. Il haussa les épaules et écrasa la fin de sa cigarette dans le cendrier. Qui n'était pas là quelques secondes plutôt. Il semblait être apparu comme par magie.
- En même temps c'est une biopic, certains n'aiment pas trop ce genre de films.
Peter fut soulagé de voir que Benjamin n'ai pas remarqué la bourde qu'il venait de faire. Il sourit
- Ch'ai pas c'est, c'est l'acteur... j'ai du mal avec, j'ai regardé avec elle "la Vie d'Adèle" et ça m'a pas dérangé. Mais je m'y mettrais surement. Pour lui faire plaisir.
- La vie d'Adèle ? Mais ce n'est pas une Biopic...
- Si tu le dis, je te crois. J'en ai foutrement aucune idée. Je sais juste que c'est un film d'auteur rit Peter.
- Bah tout est dans le mot: Bio, pour Biographie et pic, pour picture pour film en gros.
- D'accord, d'accord, dit Peter. Il était plus film d'action mythologiques.
- Bref. Je crois qu'il est temps d'y retourner, dit Benjamin en désignant la soirée.
Peter hocha la tête.
- Si tu as besoin de quoi ce soit, n'hésite pas à venir me voir ou ma sœur, on pourra t'aider à surmonter tout ce... cirque, dit-il en désignant de la tête les personne présentes dans la maison.
- Heu, merci mais je pense que ça va aller...
- Pas de problème. Il laissa le cendrier où il était et rentra dans la maison. Il reprit des conversations laisser en suspens et la soirée se termina sans encombre. Il aida sa mère à aller jusque sa chambre pour se coucher tandis que son père et sa sœur raccompagnaient leurs invités.
- Merci de votre venue, dit Clio au couple en rendant vestes et sac à la femme tandis que l'homme signait un chèque à son père.
Ce fut au tour de Benjamin.
- Merci de votre venue, dit la jeune femme par automatisme tandis que son père levait un regard souriant.
- Monsieur Pudding ! J'espère que la soirée vous a plu ?
- Oui, c'était sympa, merci pour votre invitation.
Il dit cela plus par politesse, étant donné que les soirées ce n'étaient pas son dada mais bon, il n'avait aucune raison de s'en plaindre autrement
Clio lui fit un sourire mi triste mi embarrassé avant que son père n'ajoute :
- En tout cas je vous souhaite officiellement la bienvenue à Monté Vista.
- Merci ! Et bonne fin de soirée à vous.
Clio referma la porte derrière leur invité. Un bruit de peau que l’on gifle retentit dans la pièce tandis que la jeune femme se raidit en fermant les yeux...
- Tu descends maintenant, lança la voix froide de Zeus.
Elle allait passer encore une fois une sale nuit. Lorsqu'il referma la porte derrière lui, Benjamin cru entendre un bruit sourd. Il fronça les sourcils avant de secouer la tête, surement le fruit de son imagination. Il n'était pas mécontent de rentrer chez lui. Les Alphas étaient, certes, sympathiques mais, un peu trop étranges aux yeux de Benjamin. Il avait cette impression que beaucoup de choses étaient cachées. Devait-il fouiller pour savoir la vérité ? Peut-être qu'il l'aurait fait à l'époque mais, avec le temps, il avait appris qu'il fallait mieux se mêler de ses propres affaires.
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